Les USA acceptent l’Afrique au Conseil de Sécurité de l’ONU

Les USA d’accord pour l’entrée de l’Afrique au Conseil de Sécurité de l’ONU

L’Afrique vient de recevoir un soutien de taille aux Nations unies (ONU). Les États-Unis se disent favorables à l’ouverture de deux sièges permanents réservés à l’Afrique au Conseil de sécurité. C’est l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU qui a fait l’annonce le jeudi 12 septembre 2024.

« Les Etats-Unis soutiennent la création de deux sièges permanents pour l’Afrique au Conseil« , a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield lors d’une conférence organisée par le centre de réflexion Council on Foreign relations. En septembre 2022, le président Joe Biden avait donné un nouvel élan aux discussions sur la réforme du Conseil, soutenant à la tribune de l’Assemblée générale la revendication de sièges permanents pour l’Afrique et l’Amérique latine, sans autre précision à l’époque.

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Cela fait presque 30 ans que le continent demande une représentation équitable au sein de tous les organes de décision de l’ONU, et en particulier son Conseil de Sécurité. Ainsi, les États-Unis se rapprochent de la position de la Russie qui, cet été encore, a défendu l’idée d’une recomposition du Conseil de sécurité, avec plus de place pour l’Afrique.

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Réparer une injustice historique

Créée juste après la Seconde Guerre mondiale, à une époque où l’ordre planétaire était radicalement différent, notamment pour les territoires africains encore sous colonisation, la refonte de l’ONU est plus qu’une nécessité. Aujourd’hui, près de 30% des pays membres de l’ONU sont Africains. 

Avant les guerres en Ukraine et à Gaza, l’agenda du Conseil de Sécurité était essentiellement consacré aux questions africaines. Et pourtant, le continent ne dispose actuellement que de trois sièges non-permanents. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres a, lui-même déclaré ce mercredi 11 septembre que le Conseil de Sécurité a un problème de légitimité et doit être réformé. Mais la position américaine ne répond pas non plus à l’ensemble des attentes africaines. Car l’ambassadrice Thomas-Greenfield a également précisé que les États-Unis ne voulaient pas élargir le droit de veto au-delà des cinq membres permanents actuels. Sur ce non-élargissement du droit de veto, les pays africains ne sont pas d’accord.

Le droit de veto est un instrument très puissant au sein du Conseil : il suffit qu’un membre l’utilise pour empêcher l’application de toute décision, une « forme d’hypocrisie » pour Romuald Sciora, chercheur associé à l’IRIS et directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis. Ce dernier pense que « cet élargissement n’aura pas lieu dans l’immédiat » et que cette annonce réside davantage dans une tentative pour les États-Unis de « redorer leur blason » envers des pays africains, sur fond de guerre d’influence avec la Russie et la Chine sur le continent. 

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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a quant à lui salué vendredi le soutien des Etats-Unis à la création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour des pays africains, mais estimé que leur refuser un droit de veto en feraient des « citoyens de seconde zone ». Le fait qu’un continent d’1,3 milliard de personnes ne soit pas représenté au Conseil de Sécurité amoindrit le rôle de l’ONU, a estimé le président sud-africain lors d’un point de presse.

Rappelons que le Conseil de Sécurité compte 15 membres : cinq permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie) qui détiennent un droit de veto et dix élus pour deux ans qui représentent les différentes régions géographiques, dont trois pour l’Afrique.

                                                                                            La rédaction

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