L’Observatoire pour la Promotion de la Santé en Afrique (OPS -Afrique) à travers un communiqué de presse ce 30 octobre 2024, signé par son Président Agouzou Aklèsso Ricardo, a attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale sur une affaire qui suscite de vives préoccupations quant aux pratiques dans le milieu de la santé et aux lenteurs de la justice.
En effet, une professionnelle de santé, accoucheuse de formation, a découvert, deux ans après une intervention chirurgicale, que l’un de ses reins avait été retiré sans son consentement. Cette découverte choquante n’a été faite qu’après une série d’examens médicaux, réalisés suite à une dégradation inquiétante de son état de santé.
Aujourd’hui, cette femme, autrefois accoucheuse dévouée, se retrouve contrainte de renoncer à son métier. Incapable de rester debout plus de quelques minutes sans ressentir une douleur intense, elle est désormais privée de sa vocation et de son indépendance professionnelle, affirme l’OPS -Afrique dans son communiqué.
Des démarches sans réponse depuis plus de deux ans
L’OPS -Afrique informe l’opinion que malgré ses dispositions prises pour accompagner la victime, le recours de cette dernière devant les juridictions est resté sans suite depuis plus de deux ans.
Face à la lenteur de la procédure judiciaire, il a multiplié les démarches pour alerter les autorités sur l’urgence de cette affaire. En juin 2024, l’OPS-Afrique a adressé une lettre au ministre de la Santé de l’époque pour demander une intervention immédiate et une prise en charge appropriée de la victime, ainsi qu’une enquête pour établir les responsabilités. Le ministère n’a toutefois donné aucune suite à cette demande.
En parallèle, une correspondance a été adressée à Madame le Médiateur de la République, accompagnée de l’ensemble des preuves médicales. Bien que son intervention ait permis une première écoute de la victime par l’Ordre des médecins en juillet 2024, aucune avancée judiciaire significative n’a été constatée à ce jour. La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a également été saisie et a apporté son soutien à la procédure, mais la situation reste inchangée.
Le Président de la République Faure Gnassingbé informé
Face à l’inaction prolongée, l’OPS-Afrique, association de veille sanitaire et de protection des droits des patients a relancé son appel en saisissant le 25 Octobre 2024, le ministre de la Justice et de la Législation avec ampliation au Président de la République, en soulignant l’urgence de débloquer cette procédure judiciaire.
« Compte tenu de la gravité de l’affaire et du silence du ministère de la santé, même si nous tenons à relancer notre demande, nous faisons ampliation de ce courrier à Son Excellence Monsieur le Président de la République afin qu’il soit aussi informé de l’urgence et de la nécessité d’une action immédiate pour que justice soit rendue », peut-on lire dans le courrier .
Et d’ajouter:
« Nous avons du mal à comprendre comment un dossier aussi grave, impliquant l’ablation non consentie d’un organe vital, puisse traîner durant deux ans dans les tribunaux sans que des mesures concrètes ne soient prises pour soigner la victime et faire la lumière sur cet acte »
Pour cette association ,il est impératif de clarifier cette affaire, non seulement pour rendre justice à la victime et réparer les dommages, mais aussi pour réaffirmer le respect des normes éthiques et des droits des patients dans les établissements de santé. L’organisation rappelle que cet incident soulève de graves interrogations quant au respect des pratiques médicales et de l’éthique professionnelle. En réponse, elle demande des mesures pour que de telles injustices ne se reproduisent pas et que les victimes ne soient pas laissées à leur triste sort.
OPS-Afrique reste dans l’attente d’une action forte des autorités pour enfin rendre justice à cette femme et protéger les droits des patients à travers le pays.
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Ainsi pour combattre la corruption dans le secteur de la santé, cette organisation demande la mise en place d’une ligne de signalement anonyme (numéro vert) pour permettre aux citoyens de signaler en toute sécurité les comportements suspects ou peu orthodoxes dans les formations sanitaires.
Le Président Faure pourra-t-il répondre au cri de détresse de l’OPS-Afrique ?
Le secteur de santé est décrié depuis quelques années sur des pratiques dangereuses. Le dernier cas est le trafic de sang au sein de l’hôpital Saint Joseph de Datcha dans les plateaux, révélé par l’OPS-Afrique en début du mois d’octobre.
Cette énième dérive est une occasion pour le chef de l’Etat de sonner la fin de la récréation.
Lisez le communiqué !